un sujet très sensible
Les émissions de CO2 du transport aérien sont un sujet sensible dans l'opinion publique, avec la notion de flygskam importée de Suède (honte de prendre l'avion) qui divise famille et amis : les uns passant pour d'odieux égoïstes insensibles au changement climatique, les autres pour des écolos sectaires qui voudraient vivre comme des Amish.
Cependant, la durée du séjour est un paramètre rarement pris en compte dans ces prises de becs, alors qu'il est déterminant d'un point de vue
écologique.
Difficile en effet de mettre sur le même plan un aller retour à New York pour un gros week-end avec un séjour de deux mois en Guadeloupe pour visiter la famille.
l'AMORTISSEMENT DES éMISSIONS
Dans le mode de calcul actuel des émissions de CO2, cette durée du séjour n'est pas prise en compte. Il serait pourtant possible de le faire en partant du postulat suivant : si le séjour dure un an et plus, seules les émissions de CO2 du trajet aller seront prises en compte sur l'année N, tandis que celles du trajet retour seront comptabilisées sur l'année N+1.
Soit un coefficient de 0,5 à appliquer aux émissions de CO2 totales (aller et retour) pour calculer les émissions à rattacher à l'année N.
A partir de ce postulat, il est possible de convenir que les émissions de CO2 sur un séjour d'une durée d'un mois sont réduites d'un coefficient égal à 0,04167 (0,5/12).
On aboutit alors à l'équation suivante :
Émissions après amortissement = Émissions aller retour x [1-(0,04167M)]
M étant la durée du séjour exprimée en nombre de mois, avec un minimum de 1 (les durées inférieures à un mois ne donnant lieu à aucun amortissement) et un maximum de 12 (0,5 étant le coefficient maximum puisqu'il faudra bien tenir compte des émissions de CO2 du trajet retour, au bout d'un an et plus).
En procédant ainsi, on remettrait un peu d'équité dans le raisonnement relatif aux émissions de CO2 du transport aérien, et cela inciterait surtout les voyageurs à adopter des habitudes plus saines pour les voyages en avion : moins souvent, plus longtemps.
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